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Livre d'Urantia. Fascicule 132 - Le séjour à Rome7. VOYAGES AUTOUR DE ROME
P.1466 - §1 Jésus, Gonod et Ganid firent cinq voyages en partant de Rome vers des points intéressants du territoire environnant. Au cours de leur visite de la région des lacs italiens du nord, Jésus eut un long entretien avec Ganid sur l'impossibilité de donner à un homme des enseignements sur Dieu si cet homme ne désire pas connaître Dieu.
Au cours de leur trajet vers les lacs, ils avaient rencontré par hasard un païen borné, et Ganid fut surpris de voir que Jésus, contrairement à sa manière de faire habituelle, n'entrainait pas cet homme dans une conversation qui aurait naturellement conduit à discuter des questions spirituelles. Lorsque Ganid demanda à son Maitre pourquoi il portait si peu d'intérêt à ce païen, Jésus répondit :
P.1466 - §2 “ Ganid, cet homme n'avait pas soif de vérité. Il n'était pas mécontent de lui-même. Il n'était pas prêt à appeler à l'aide, et les yeux de son mental n'étaient pas ouverts pour recevoir la lumière destinée à l'âme. Cet homme n'était pas mûr pour la moisson du salut.
Il faut lui accorder un délai pour que les épreuves et les difficultés de la vie le préparent à recevoir la sagesse et la connaissance supérieure. Ou bien encore, s'il pouvait venir vivre avec nous, nous pourrions par notre vie lui montrer le Père qui est aux cieux ; nos vies, en tant que fils de Dieu, pourraient l'attirer au point de l'obliger à s'enquérir de notre Père. On ne peut révéler Dieu à ceux qui ne le cherchent pas, ni conduire des âmes réticentes aux joies du salut.
Il faut que les expériences de la vie aient donné à l'homme la soif de la vérité ou bien qu'il désire connaître Dieu par suite du contact avec la vie de ceux qui connaissent le divin Père avant qu'un autre être humain puisse agir comme intermédiaire pour conduire un tel compagnon mortel à croire au Père qui est aux cieux. Si nous connaissons Dieu, notre véritable travail sur terre consiste à vivre de manière à permettre au Père de se révéler à travers notre vie.
Ainsi, toutes les personnes qui recherchent Dieu verront le Père et recourront à notre aide pour mieux connaître le Dieu qui réussit à s'exprimer de cette manière dans notre vie. ”
P.1466 - §3 Ce fut dans la montagne, au cours de leur voyage en Suisse, que Jésus eut, avec le père et le fils, un entretien de toute une journée sur le bouddhisme. Ganid avait bien des fois posé à Jésus des questions directes sur Bouddha, mais avait toujours reçu des réponses plus ou moins évasives. Ce jour-là, en présence de son fils, le père posa à Jésus une question directe concernant Bouddha et reçut une réponse directe. Gonod dit : “ Je voudrais réellement savoir ce que tu penses de Bouddha. ” Et Jésus répondit :
P.1466 - §4 “ Votre Bouddha fut très supérieur à votre bouddhisme. Bouddha fut un grand homme, et même un prophète pour son peuple, mais un prophète orphelin. Je veux dire par là que, de bonne heure, il perdit de vue son Père spirituel, le Père qui est aux cieux.
Son expérience fut tragique. Il essaya de vivre et d'enseigner en tant que messager de Dieu, mais sans Dieu. Bouddha dirigea son navire sauveur droit vers le port de sécurité, jusqu'à l'entrée du havre de salut des mortels, et,là, à cause de plans de navigation erronés, le bon navire s'échoua à la côte. Il y est resté pendant de nombreuses générations, immobile et presque irrémédiablement bloqué.
Beaucoup de vos compatriotes sont restés sur ce bateau pendant toutes ces années. Ils vivent à portée de voix des eaux tranquilles du havre, mais refusent d'y entrer parce que la noble embarcation du bon Bouddha a eu la malchance d'échouer juste à côté du port. Les peuples bouddhistes n'entreront jamais dans cette rade à moins d'abandonner le navire philosophique de leur prophète et de saisir son noble esprit. Si votre peuple était resté fidèle à l'esprit de Bouddha, il y a longtemps que vous seriez entrés dans votre havre de tranquillité d'esprit, de repos d'âme et d'assurance de salut.
P.1467 - §1 “ Tu vois, Gonod, Bouddha connaissait Dieu en esprit, mais ne réussit pas à le découvrir clairement en pensée ; les Juifs découvrirent Dieu en pensée, mais manquèrent dans une large mesure de le connaître en esprit. Aujourd'hui, les Bouddhistes pataugent dans une philosophie sans Dieu, tandis que mon peuple est pitoyablement enchainé à la crainte d'un Dieu et dépourvu d'une philosophie révélatrice de vie et de liberté.
Vous avez une philosophie sans Dieu ; les Juifs ont un Dieu, mais sont largement dépourvus d'une philosophie de vie qui y soit reliée. Faute d'avoir la vision de Dieu en tant qu'esprit et Père, Bouddha n'a pas réussi à apporter dans son enseignement l'énergie morale et la force motrice spirituelle qu'une religion doit posséder pour changer une race et élever une nation. ”